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samedi 31 mars 2012

La justice française autorise l'extradition au Rwanda d'un génocidaire présumé

La Cour d'appel de Rouen autorise l'extradition de Claude Muhayimana, un ressortissant franco-rwandais poursuivi au Rwanda pour sa participation présumée au génocide. L'avis doit encore être confirmé par la Cour de cassation.
Par Dépêche (texte)


AFP - La chambre de l'Instruction de la Cour d'appel de Rouen a donné un avis favorable à l'extradition d'un ressortissant franco-rwandais poursuivi au Rwanda pour sa participation présumée au génocide, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Cette décision rendue jeudi fait suite à un mandat d'arrêt international lancé en décembre dernier à l'encontre de Claude Muhayimana, 51 ans, par le Procureur général de la République du Rwanda, pour des faits présumés de génocide et de crimes contre l'humanité.

Me Géraldine Boitieux, l'avocate de Claude Muhayimana qui est employé municipal et possède la double nationalité, française et rwandaise, s'est pourvue en cassation pour faire annuler la décision. Si l'avis favorable à l'extradition était confirmé par la Cour de cassation la décision d'exécuter l'arrêt reviendra toutefois en dernier ressort au gouvernement.

Selon son avocate, Claude Muhayimana nie "toute participation" au génocide et se déclare prêt à être jugé par un tribunal français ou par le Tribunal pénal international pour le Rwanda. "Mon client estime ne pas avoir la garantie d'être jugé par un tribunal impartial dans ce pays compte tenu de la situation qui règne là-bas", a-t-elle affirmé.

L'ambassadeur du Rwanda en France a accueilli vendredi avec "satisfaction" cette décision. "La chambre de l'instruction (...) constate que les conditions légales de l'extradition sont remplies, que les faits reprochés n'ont aucun caractère politique et sont de nature criminelle (...) et que les juridictions rwandaises sont en mesure d'assurer les garanties fondamentales de procédure et de protection des droits de la défense", a-t-il assuré dans un communiqué.

De son côté Alain Gauthier président du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR) qui défend des victimes du génocide s'est également félicité de la décision. "Je ne comprendrais pas maintenant que le pouvoir politique s'oppose à son application", a-t-il déclaré à l'AFP.

jeudi 29 mars 2012

Emission Radio: "Areva en Afrique"

Nous vous parlions récemment du dernier Dossier Noir signé Raphaël Granvaud, et intitulé "Areva en Afrique".
En guise de mise en bouche pour tous les curieux, Survie Gironde consacre son émission hebdomadaire à ce livre. Entre histoire du nucléaire, indépendance énergétique, et indépendances... tout court, du Niger à la France sur le dos de Guillaumat, De Gaulle et consorts, voilà la première partie de cette présentation.
La deuxième partie de l'émission est consacrée à un retour sur le rapport Trévidic-Poux, une lueur d'espoir pour les associations qui souhaitent une vraie justice sur les crimes commis au Rwanda en 1994.

Bonne écoute !

Biens mal acquis : la Guinée équatoriale menace la France

Le gouvernement équato-guinéen a demandé, jeudi 29 mars, à la France de freiner la procédure de demande d'un mandat d'arrêt international à l'encontre de Teodorin Obiang, le fils du président équato-guinéen Téodoro Obiang, menaçant de s'en prendre aux entreprises françaises en Guinée.

"Devant cette provocation ouverte contre l'Etat équato-guinéen, le gouvernement recommande au gouvernement français qu'il prenne des mesures immédiates pour freiner la continuité de ces actions déstabilisatrices", selon un communiqué dans lequel Malabo estime que les "entreprises françaises (...) devront (...) partager les conséquences négatives qui découlent de cette situation".

Dans le cadre de l'enquête ouverte en France sur les biens mal acquis, les juges d'instruction ont entamé au début de mars la procédure de lancement d'un mandat d'arrêt en sollicitant l'avis du parquet, selon une source proche de l'enquête. Ils soupçonnent Teodorin Nguema Obiang Mangue de blanchiment et de détournement de fonds publics étrangers.

(Source: le Monde - AFP. Publié le 29/03: http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/03/29/biens-mal-acquis-la-guinee-equatoriale-menace-la-france_1677774_3212.html)

La justice française enquête depuis décembre 2010 sur les conditions dans lesquelles trois chefs d'Etat africains, Denis Sassou Nguesso, du Congo, Teodoro Obiang Nguema et le défunt président gabonais Omar Bongo Ondimba ont acquis un important patrimoine immobilier et mobilier en France. Les enquêteurs soupçonnent que ces biens ont été acquis à partir de détournements de fonds publics.

mercredi 28 mars 2012

L'édito de Billets d'Afrique et d'Ailleurs (mars 2012)

Retrouvez ici chaque mois l'édito du mensuel publié par SURVIE :
Billets d'Afrique et d'ailleurs.
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Eux, c'est eux.


Une fois encore, l’actualité françafricaine révèle l’état de délabrement de la République française, confisquée par une partitocratie cynique, dont les oppositions superficielles recouvrent une profonde communauté d’intérêts : à l’aube d’une campagne électorale qui s’annonce animée, deux leaders des deux partis qui gèrent la France depuis trente ans ont rendu hommage à deux dictateurs d’Afrique francophone. Sarkozy, chef de l’État, mais surtout de l’UMP, a reçu Sassou Nguesso, le despote congolais, le 8 février à l’Élysée, ce qui lui a valu les critiques du PS.

Pourtant l’apparatchik socialiste Laurent Fabius, dont on dit qu’il convoite le ministère des Affaires étrangères, est allé lui-même serrer la pince à Ali Bongo, le tiroir-caisse gabonais, le 14 février à Libreville. Ce parcours n’est pas sans rappeler celui d’Alain Juppé, autre ex-gloire de la politique française, parti cautionner le fantoche camerounais Biya avant de revenir prendre la tête du Quai d’Orsay. Si tel est le parcours obligé pour les ex-meilleurs d’entre les apparatchiks ambitionnant un dernier tour de piste, on ne s’étonne plus de l’état de nos institutions : imagine- t-on un Premier ministre britannique allant se prosterner devant Idi Amin Dada ?

Ces oligarques ne manqueront pas de beaux discours pour justifier leurs génuflexions. L’apparatchik de gauche évoquera, débonnaire, la nécessité d’accompagner ces grands enfants de tyrans sur la voie d’une démocratie, cer­ tes imparfaite, mais que l’on n’améliorera que graduellement ; l’oligarque de droite allèguera, martial, l’amour du drapeau, qui lui impose une realpolitik dont il lui importe peu qu’elle semble cynique aux yeux des naïfs « droits-de-l’hommistes », pourvu qu’elle soit profitable à la France.

Mais les faits sont têtus qui démentent ces belles paroles. Cinquante ans de Françafrique, loin de permettre à l’Afrique francophone de progresser sur la voie du développement, l’ont enfoncée dans l’impasse où nous la voyons se débattre. 

Quant à la France, le pillage de l’Afrique auquel on procède en son nom ne lui a pas évité de tomber dans l’état où nous la voyons : en pleine faillite économique et financière, bientôt sociale et surtout morale, à comparer avec les brillants résultats de l’Allemagne, qui ne se porte pas plus mal d’avoir appris à se passer de son empire, bien au contraire : quand la France imposait sa grotesque zone franc à des pays misérables entre les misérables, l’Allemagne se taillait par ses propres moyens une zone deutschmark au cœur même de l’Europe. On ne joue pas là dans la même cour.

La Françafrique ne fait pas que révéler les tares d’une oligarchie dont le cynisme arrogant peine à masquer l’incompétence absolue : elle est en elle-même une des causes de la faillite de la République française en ce qu’elle favorise – ironie de l’histoire – le développement en France des maladies qu’elle a cultivées en Afrique : corruption, anéantissement des contre-pouvoirs et toute-puissance de réseaux occultes assurant la promotion des plus nuls et le triomphe de la kleptocratie : tout cela, dont l’ Afrique francophone souffre depuis cinquante ans, c’est la France qui en pâtit aujourd’hui. 

Les Français prennent peu à peu conscience qu’en Françafrique comme en France, cette oligarchie est au service d’intérêts particuliers, et non du peuple qu’elle prétend représenter. Il n’est pas loin le temps où, à cette oligarchie gâteuse, les citoyens adresseront les mots par lesquels Laurent Fabius avait, dans l’insolence de sa jeunesse, qualifié l’accueil par Mitterrand d’un dictateur polonais – “lui c’est lui, et moi, c’est moi” – : eux c’est eux, et nous, c’est nous.

Odile Tobner

jeudi 15 mars 2012

Cyberaction : Stoppons les financements de l’Union européenne en faveur des grands barrages dans les pays du Sud !


La Banque européenne d’investissement (BEI) est la Banque publique de l’Union européenne. Dotée d’un mandat de développement et d’éducation, elle a pourtant accordé depuis 2003 près de 900 millions d’euros de prêts aux grands barrages dans les pays du Sud. Or les grands barrages ne constituent pas une énergie propre et durable : leurs conséquences sont désastreuses pour l’environnement et pour les populations locales. Il est temps que la Banque de l’Union européenne arrête de soutenir ces projets néfastes et oriente ses financements vers la petite hydroélectricité et les autres énergies réellement renouvelables ! Pour faire pression sur la BEI, signez notre cyberaction !
Lien vers la cyberaction : http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/stoppons-financements-union-europeenne-faveur-grands-barrages-pays-sud-439.html

mercredi 14 mars 2012

La Françafrique et l'élection présidentielle française.


A quand la fin des valises ?

Les médias et les principaux candidats n'en parlent pas, Survie le fait pour eux !

Survie Gironde vous invite à assister à la conférence-débat de Fabrice Tarrit, président de l'association SURVIE, qui nous proposera un décryptage des programmes, des diverses déclarations et du passif des petits et grands candidats à l'élection présidentielle française prochaine.

Vous trouverez un article sur le sujet de Fabrice Tarrit ici.

La Françafrique n'est pas une fatalité ! venez nombreux-ses !

17 mars 2012 – Manifestation anticoloniale et antiraciste partout en France

POUR UNE MARCHE ANTICOLONIALE ET ANTIRACISTE

RDV Place de la Victoire à 13h accueil de la Marche Paris 2012 des Indignés et départ de la marche anticoloniale et antiraciste à 14h


En France comme ailleurs, la crise économique et sociale favorise une offensive sécuritaire,
xénophobe, islamophobe et raciste qui menace les droits et libertés démocratiques des citoyen –ne- s et des résidents étrangers, ainsi que nombreux acquis sociaux. Les propos stigmatisant de dirigeants politiques de la droite et de l’extrême droite, soutenus par des intellectuels et quelques éditorialistes, légitiment et banalisent les pratiques racistes de plus en plus fréquentes parmi les forces de l’ordre, notamment. Les lois et mesures discriminatoires et sécuritaires s’accumulent, encouragée par la multiplication des déclarations qui désignent les immigré-e-s, les sans-papier-e-s, les « musulman-e-s », les Rroms et les chômeurs comme les membres des nouvelles classes pauvres et dangereuses. Dans cette conjoncture, et au lendemain de la conférence de presse du 10 janvier 2012 convoquée par le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, le pire est à craindre avec l’ouverture de la campagne présidentielle marquée par la radicalisation de l’UMP et la montée du Front National.
Toutes ces dispositions doivent être abrogées, cette politique immédiatement arrêtée et les sans-papiers régularisés. Celles et ceux qui disent incarner l’alternance doivent s’y engager.
50 ans après la fin de la guerre d’Algérie et les indépendances, la France continue de soutenir, au delà de son « pré carré » en Afrique, des régimes dictatoriaux et corrompus, tout en restreignant comme jamais auparavant le droit d’asile pour celles et ceux qui sont persécutés.
50 ans après les indépendances, les habitants français et étrangers des quartiers populaires, et les jeunes, surtout s’ils sont originaires du Maghreb et d’Afrique noire, sont toujours considérés comme des ennemis intérieurs.
Dans ce contexte, il est plus que jamais nécessaire de rappeler les liens entre l’histoire et l’actualité, entre la violence d’Etat, le racisme et le néocolonialisme.

Tchad : un député incarcéré pour « braconnage », un président criminel accueilli à Marseille




Communiqué, le 14 mars 2012


Alors que la répression contre les opposants se poursuit au Tchad, quatre ans après la disparition d’Ibni Oumar Mahamet Saleh, Idriss Déby est accueilli triomphalement à Marseille par Nicolas Sarkozy. Les promesses de rupture avec la Françafrique du président-candidat tombent définitivement à l’eau.

Le député d’opposition tchadien Gali N’Gothé Gatta a été arrêté le 4 mars par les forces de défense et de sécurité de son pays et placé en garde à vue. Jugé le 6 mars pour braconnage et tentative de corruption, il a été condamné à un an d'emprisonnement ferme malgré des vices de forme dans la procédure et surtout, en dépit de son immunité parlementaire.
L'arbitraire de cette inculpation suscite l’émotion et la colère au sein de l'opposition tchadienne, régulièrement victime d’intimidations, menaces et même d’exactions. Rappelons en particulier l'arrestation et la disparition en 2008 d’Ibni Oumar Mahamet Saleh très probablement assassiné sans que l'enquête internationale diligentée n’ait à ce jour permis de faire complètement la lumière sur cet épisode, ni à ce que cette affaire soit jugée.
Si Nicolas Sarkozy s'était engagé à peser sur l'État tchadien pour que la vérité sur cette disparition apparaisse enfin, il n'y a eu à ce jour aucune démarche engagée à l'initiative du gouvernement français.
Le harcèlement des parlementaires est une technique récurrente du pouvoir tchadien, comme l’atteste la procédure de levée de l’immunité parlementaire qui pèse sur un autre député tchadien, Saleh Kebzabo.

L'État français et son Président actuel, qui n'ont jamais marqué la moindre réticence face à ces atteintes manifestes aux droits humains, ont accueilli comme un «héros du bien commun» le président Déby au Forum Mondial de l’eau, à Marseille, ce lundi 12 mars 2012. Ce dernier, comble de l’ironie, était censé mener un débat international sur la sauvegarde du Lac Tchad, lui qui n’a jamais défendu que les intérêts de son clan, et accessoirement ceux de la France.

Les intérêts stratégiques et militaires français au Tchad sont, il est vrai, très anciens, et défendus en toute opacité par l'opération Epervier, « provisoire » depuis 1986, qui a permis à plusieurs reprises à Idriss Déby de conserver le pouvoir par la force.

Cette collaboration ostentatoire de l'État français avec une dictature criminelle qui se moque des aspirations de son peuple suscite de nombreuses réactions de protestation, y compris au sein de la classe politique et du Parlement français, car elle ne fait pas honneur à notre pays.

La période électorale que la France traverse actuellement doit être l'occasion d'une remise en cause profonde de la politique africaine menée depuis 50 ans, afin d'établir enfin une relation équilibrée et respectueuse des droits humains.