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lundi 26 novembre 2012

L'édito de Billets d'Afrique et d'Ailleurs (Novembre 2012)

Retrouvez ici chaque mois l'édito du mensuel publié par SURVIE :
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Paris célèbre le franc des colonies françaises d’Afrique

Le titre du colloque qui s’est tenu le 5 octobre à Bercy sous l’égide du Trésor et de la Banque de France, « Regards croisés sur quarante ans de zone franc » est trompeur. En réalité, c’est en 1945 que le franc CFA, franc des colonies françaises d’Afrique, a été créé. Ces pays gardent cette monnaie après les pseudo-indépendances octroyées par la France, mais la prédation ne pouvant avancer que masquée, CFA signifie désormais quelque chose comme « communauté financière africaine ».
Entre la France et les États africains de la zone franc sont formalisés, en novembre 1972 pour les États membres de la Banque des États d’Afrique centrale et en décembre 1973 pour les États membres de la Banque centrale d’Afrique de l’Ouest, des accords de coopération monétaire qui « marquent le départ de l’habillage juridique d’une pratique de rente propre à la colonisation » selon le statisticien camerounais Dieudonné Essomba.
Ces accords donnent à la France le contrôle de l’économie de ces pays. Ils établissent une parité fixe entre le franc CFA et le franc français, puis l’euro à compter de 1999. Le véritable institut d’émission du franc CFA est la Banque de France : ni la BCAO de Dakar, ni la BEAC, de Yaoundé ne décident de la masse monétaire qui circule dans leurs États :
« Le franc CFA n’est la créature d’aucun État africain ; il est la créature de l’État français, il n’est donc que le franc français lui- même »
Citation tirée, comme les suivantes, de Monnaie, servitude et liberté. La répression monétaire de l’Afrique (1980), de Joseph Tchoundjang Pouemi (1937-1984)
Enfin ces États doivent déposer leurs réserves de change auprès du Trésor français, c’est-à-dire « payer le Trésor français pour garder leurs devises ». Surtout le CFA a permis à la France d’acquérir les matières premières de son empire colonial avec sa propre monnaie. La garantie illimitée que la France devait en contrepartie apporter au CFA s’est révélée une « absurdité logique » au mieux, un mensonge dans le pire des cas. La prétendue parité fixe n’empêcha pas la France d’imposer, en janvier 1994, une dévaluation de 50% du CFA qui eut des effets dévastateurs pour les ménages africains. Elle a ainsi divisé par deux sa facture énergétique africaine, en plein envol du prix du pétrole, tandis qu’elle multipliait par deux, dans les pays de la zone franc, le prix des équipements dont ils manquent cruellement.

Rien d’étonnant que cinq des dix derniers pays en termes de développement humain appartiennent à la zone franc. Selon le classement de la banque mondiale elle-même, le Botswana, dénué de ressources, est plus développé que le riche Gabon. Des pays comme le Cameroun ou la Côte-d’Ivoire ont accompli l’exploit de devenir des pays pauvres très endettés, objet de la sollicitude du club de Paris. Ce groupe informel de pays développés créanciers de pays pauvres est présidé par Michel Camdessus, qui fut directeur du Trésor français, gouverneur de la Banque de France, enfin directeur général du FMI de 1987 à 2000.
C’est ce même Camdessus qui est venu chanter les louanges de la dévaluation de 1994 au colloque susdit.

Car en guise de « regards croisés », on n’eut qu’une grand-messe françafricaine, toutes les interventions portant aux nues le franc CFA. Aucune grande voix africaine n’est venue troubler ce flot de louanges. Les pères de la critique du CFA sont morts : Sylvanus Olympio, premier président du Togo, assassiné au moment où il s’apprêtait à créer la monnaie togolaise, Joseph Tchoundjang Pouemi, économiste camerounais, « suicidé » peu après avoir publié un ouvrage décisif sur le sujet.
Le docile Ouattara, qui a fait toute sa carrière au FMI et à la BCAO avant d’être mis par nos armées à la tête de la Côte-d’Ivoire, y a en revanche prononcé un éloge inconditionnel du CFA, « un atout indéniable », et de ces accords « qui ont atteint leurs objectifs ». C’est le même pourtant qui a été tendre sa sébile auprès du Club de Paris, arguant de « la pauvreté galopante » et de « l’insuffisance des infrastructures » dont souffre son pays : c’étaient donc là les objectifs de la zone franc.


12 novembre 2012 par Odile Tobner

 

dimanche 25 novembre 2012

CdI: Quand Poncet disait en novembre 2004 : «Je veux des morts ivoiriens»





2004, à l'occasion de laquelle neuf soldats français et 64 civils ivoiriens (dont Antoine Massé, correspondant à Duékoué du quotidien Le Courrier d'Abidjan) ont perdu la vie dans des conditions jamais élucidées par le moindre procès ? Sans doute. Le site d'investigation Mediapart a ouvert le feu hier dans une enquête intitulée "MAM aux prises avec deux affaires ivoiriennes", mêlant dans le récit novembre 2004 et le meurtre, le 13 mai 2005, de Firmin Mahé, décrit comme un dangereux "coupeur de routes" par l'armée française.

Mediapart révèle pour la première fois les propos d'un colonel français sur l'état d'esprit qui était celui du général Poncet avant le massacre de l'Hôtel Ivoire, le 9 novembre 2004. "Le bombardement de Bouaké a créé une ambiance plus que tendue, propice aux représailles, régnant fin 2004-début 2005 au sein de la force Licorne. "Je veux des morts ivoiriens’’, aurait ainsi déclaré le général Poncet, le patron de la force Licorne, lors de la prise par les soldats français de l’aéroport d’Abidjan, et de la destruction des bombardiers et hélicoptères de l’armée ivoirienne selon le témoignage d’un colonel qui figure dans le dossier Mahé." Et effectivement il y eut des morts ivoiriens. 
Mediapart s'étonne également de la "clémence" dont a bénéficié Poncet au sujet de l'assassinat de Mahé, dont il avait pourtant été décrit comme le cerveau. "C'est un officier écœuré qui a fini par dénoncer à sa hiérarchie l’assassinat de Firmin Mahé. Ce crime est ensuite signalé au procureur du tribunal aux armées, le 12 octobre 2005, par le chef d’état-major de l’armée de terre, et donne lieu quelques jours plus tard à une information judiciaire pour «homicide volontaire». (...) La magistrate met en examen le général Henri Poncet, fin 2005, pour «complicité d’homicide volontaire». Le patron de la force Licorne a en effet été mis en cause au cours de l’instruction par le colonel Burgaud. Le général dément, et explique qu’il a seulement couvert ses hommes a posteriori, en validant une version tronquée de la mort de Firmin Mahé. Après le changement d’affectation de la juge, la collègue qui reprend le dossier Mahé, Florence Michon, accorde – en juillet 2010 – au général un non-lieu qui étonne les spécialistes, et a un parfum entêtant qui évoque la «raison d'Etat». Une "raison d'Etat" liée à ce que Poncet sait sur la vraie histoire du bombardement du camp français de Bouaké en novembre 2004 ? Il n'est pas interdit de se poser la question.

jeudi 8 novembre 2012

Guinée équatoriale : Claude Guéant et la « Françafrique d’Obiang »


Publié le mercredi 24 Octobre 2012 par Fouâd Harit. Source: Afrik.com


Claude Guéant et Todoro Obiang - Serge Bithoul au centre sur le canapé de gauche / Photo : Guineaecuatorialpress.com

Claude Guéant, au secours des entreprises françaises. La semaine dernière, l’ex-ministre de l’Intérieur français était en voyage d’affaires en Guinée équatoriale. Qu’a-t-il donc pu bien y faire ?

Après sa défaite symbolique aux dernières élections législatives à Boulogne, face au dissident UMP Thierry Solère, Claude Guéant est déjà à pied d’œuvre. A peine constitué, son cabinet d’avocats s’est pour la première fois envolé vers l’Afrique. Plus précisément en Guinée équatoriale, selon une annonce faite à L’Express la semaine dernière. Un pays où les relations avec l’hexagone se sont dégradées par l’affaire des « Bien mal acquis ». Peu importe, l’ancien ministre de l’Intérieur a gardé de bons contacts sur place. Ainsi, Claude Guéant s’y est rendu jeudi dernier pour aider, dit-il, une entreprise française en difficulté. Ce dernier est toutefois resté bien silencieux sur l’identité de l’entreprise bénéficiant de ses services...
Mais dans une photo parue sur le site Internet de l’association France-Guinée équatoriale, on aperçoit Claude Guéant à la tête d’une délégation composée notamment de son gendre Jean-Claude Charki, un banquier d’affaire, et de Serge Bithoul, PDG de GECI International, reçus par le président guinéen Obiang. Essaient-ils de vendre le Skylander, un avion dit « révolutionnaire » dont la construction est pilotée par Bithoul, en Guinée équatoriale ? L’association rappelle la passion du président Obiang pour les avions, il n’est donc « pas difficile de deviner autour de quoi a pu tourner l’entretien ». Une information confirmée ce mardi par le Républicain Lorrain.

Le Skylander est un avion civil biturbopropulsé. Les constructions menées par la société GECI International, à travers sa filiale GECI Aviation, ont démarré en 2001. Après un premier vol avorté en mai 2005, plusieurs reports, modifications et déménagements de site, la sortie du premier prototype n’était toujours pas réalisée en octobre 2012. Le pôle GECI Aviation est depuis 2008 implanté sur l’ancienne base aérienne de Chambley-Bussières, avec le soutien de la région Lorraine.

Un avion « involable » et invendable

Le Skylander n’a pour l’heure toujours pas trouvé acheteur. La « Françafrique d’Obiang » pourrait donc arriver à la rescousse de Serge Bithoul, par la voie (et la voix) de Claude Guéant. Cette visite d’affaires dans la sulfureuse Guinée équatoriale mitige certains ténors de la droite française, selon Le Républicain Lorrain, à l’instar de Gérard Longuet qui fustige la décision de Bithoul : « C’est très maladroit. [Le président] Obiang sent le soufre ; jamais Bitboul n’aurait dû aller là-bas. En plus, s’il échoue [à récupérer de l’argent], ce sera encore pire. Quand on déjeune avec le Diable, on prend de longues fourchettes ».
Le PDG de Sky Aircraft n’y voit, au contraire, aucun problème : « Le président Obiang n’est pas son fils, que je sache ! Le président, qui est francophone, n’a pas de problème avec la France. Des grandes sociétés du monde entier participent à de fructueux courants d’échanges avec la Guinée, qui est en pleine expansion ». La Guinée équatoriale est en effet en pleine expansion. Le pays est le troisième producteur de brut en Afrique, mais a l’une des populations les plus pauvres au monde. Nadine Morano, qui affirme entretenir des « contacts réguliers » sur le dossier Skylander, ne voit, elle aussi, aucun inconvénient à ce que Guéant et Bithoul fassent affaire avec le très controversé et opulent président Obiang.
L’entreprise qui a mobilisé plus de 130 millions de dollars pour la construction du biturbo n’a eu aucun partenaire dès le début du projet. Elle se retrouve aujourd’hui dos au mur. Il manquerait entre 150 et 180 millions de dollars d’ici à 2014. Toutes les solutions semblent désormais bonnes à prendre pour lancer un Skylander qui risque la chute libre avant même le décollage.

lundi 5 novembre 2012

POUR UNE LIBERATION IMMEDIATE ET SANS CONDITIONS DES PRISONNIERS POLITIQUES DU GABON

Nous publions ici un communiqué dénonçant les libertés bafouées actuellement au Gabon.



Le 15 août 2012, la police gabonaise a procédé à plusieurs dizaines d’arrestations à Libreville, pour la plupart au domicile des prévenus, de 4h du matin à 19h. Le motif officiel évoqué serait la participation à un meeting organisé par l’opposition politique et interdit par le gouvernement d'Ali Bongo Ondimba.

A la faveur d’une parodie de procès propre aux dictatures, tenue au tribunal de première instance de Libreville le 23 août 2012, avec une forte présence des forces armées en tenue d’assaut, malgré une interdiction d’accès au public qui obligera les avocats des détenus à vider la salle d’audience, 37 citoyens gabonais seront condamnés à un an de prison ferme mais la société civile sur place fait état de 48 personnes détenues et souvent torturées. Compte tenu des nombreux vices intervenus avant et pendant l'audience, cette audience n'aurait pas dû se tenir, mais être reportée, ne fut-ce que pour la forme. Les propos tenus par la Procureure de la République et repris par quelques médias locaux faisant état d’une sanction exemplaire des victimes de l’audience ne cachent plus les intentions d’un gouvernement qui accuse un véritable déficit dans la gestion et la reconnaissance des libertés fondamentales et dans lequel le principe de séparation des pouvoirs n’a plus droit de cité et, de façon exacerbée, depuis 2009.

Nous signalons ici que le Réseau de Défense des Droits Humains du Gabon vient de publier un rapport éloquent sur des violences physiques et des privations de vie contre des citoyens gabonais et les journalistes qui enquêtent sur ces scandales sont victimes de représailles judiciaires comme l’atteste une lettre du 24 octobre 2012 d’ACAT - France adressée à Ali Bongo Ondimba. Ce qui fait un signal de trop après l’emprisonnement arbitraire d’étudiants dans les mêmes conditions.

La violation récurrente des droits de l’homme au Gabon, l'impasse institutionnelle et politique deviennent très préoccupantes depuis l'avènement d'Ali Bongo au pouvoir justifiant ainsi l’exigence d’un dialogue politique en termes de conférence nationale souveraine sollicitée par la grande majorité du Peuple Gabonais aujourd’hui. Aussi, et en dépit de ces abus, nous exigeons des autorités gabonaises un pas vers la raison à travers la libération immédiate et sans conditions de tous les détenus politiques du Gabon.

Fait à Paris le 03 novembre 2012

Le Mouvement « Ça suffit comme ça »
La Convention de la Diaspora Gabonaise
Europe Ecologie les Verts
Front de Gauche (PCF, PG, GU, Fase, CetA, RetS, Pcof, GA)

vendredi 2 novembre 2012

Les ressources naturelles au Niger sont-elles un obstacle à la Démocratie ?

Dans le cadre de la Semaine de la Solidarité Internationale, Survie Gironde organise le mercredi 21 Novembre :
 - à 15h à Sciences-Po Bordeaux (tram B arrêt Montaigne-Montesquieu), salle Tocqueville
 - à 19h à l'Athénée Municipal (pl. St Christoly à Bx, tram A ou B arrêt Hôtel de Ville)
une rencontre débat avec Ramatou Solli, coordinatrice du Groupe de Recherche sur les Industries Extractives au Niger (GREN).

Alors que près d’un tiers de l’uranium des centrales nucléaires françaises vient du Niger (premier fournisseur d’Areva), ce pays reste classé avant dernier par le Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD) selon les critères de l'Indice de Développement Humain (espérance de vie, niveau d'éducation et niveau de vie).
Le dernier pays de cette liste étant la République Démocratique du Congo, autre pays au sous-sol extrêmement riche en ressources naturelles...

Comment se fait-il que le Niger, l'un des plus importants producteurs d'uranium au monde, figure dans les derniers de la planète en matière de développement humain ?

Comment se négocie entre l'Etat nigérien et Aréva, compagnie française à capitaux publics, l'autorisation d'exploiter ? 

Dans quelles conditions environnementale, politique et humaine a lieu cette exploitation ?

Quels sont les bénéfices de cette exploitation pour la population nigérienne ?

Mme Solli apportera ses réponses et témoignera de la lutte de la société civile nigérienne pour disposer d'un droit de regard sur l'exploitation de son sous-sol.

Nous pourrons dans un second temps élargir le débat sur les moyens dont nous disposons ici pour être solidaires et influencer les décisions de nos représentants politiques.