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mardi 16 août 2011

Documentaire : Quand le FMI fabrique la misère

En suivant ce lien : Quand le FMI fabrique la misère  vous pourrez visionner ce reportage d'environ 50 min qui démontre, en s'appuyant sur l'exemple du Ghana, comment le FMI oblige les pays pauvres à s'endetter tout en privatisant leurs Biens Publics (santé, éducation, accès à l'eau, etc). 
Résultat : des compagnies étrangères s'enrichissent copieusement pendant que les conditions de vie des populations se dégradent lamentablement.


Plusieurs autres documentaires tout aussi intéressants sont disponibles sur ce même site, tels que :
Du sang dans nos portables
Water makes money : transformation de l'eau en argent  (sur Veolia et Suez)
Pétrole le prix de la dépendance
Le monde selon Monsanto
Notre poison quotidien : produits chimiques dans nos aliments
Du poison dans l’eau du robinet
Nos enfants nous accuseront
Etc...

samedi 6 août 2011

Gabon : En grève de la faim pour contester la dette auprès de la France

Un communiqué de Survie, le 5 août 2011.

Depuis le 14 juillet le gabonais Roland Désiré Aba'a, ingénieur, membre du conseil économique et social, fait une grève de la faim pour exiger notamment le démantèlement de toutes les bases militaires françaises installées au Gabon, l’annulation de la dette du Gabon vis à vis de la France et la renégociation des accords de coopération entre la France et le Gabon. Installé d'abord place de l'Indépendance à Libreville il en a été enlevé de force au bout de douze jours et a été hospitalisé. Sorti 24 heures après, il poursuit depuis le 28 juillet sa grève de la faim à son domicile à Owendo.
Son état est maintenant critique.

Cette protestation se déroule dans l'indifférence générale des médias et des politiques tant français que gabonais. Son issue peut être fatale. Roland Désiré Aba'a, en mettant en jeu sa vie, affronte seul une situation inacceptable, imposée à son pays. En dehors de tout calcul politicien il lance courageusement un défi aux forces qui réduisent l'Afrique à un statut perpétuel de vassalité.
Quelle qu'en soit l'issue, son action, dans sa dramatique simplicité, rejoint les revendications non violentes jugées d'abord utopiques mais qui firent progresser de façon décisive la liberté des peuples.

L'association Survie tient à rompre le silence sur cette protestation désespérée, qui ne restera certainement pas isolée mais fera école, et à relayer son message qui exprime une exigence fondamentale des populations africaines impuissantes.

Contact :
Odile Biyidi : 06 13 45 75 02

-- 
Stéphanie Dubois de Prisque
Chargée de communication
stephanie.duboisdeprisque@survie.org

Association Survie
107, boulevard Magenta
75010 Paris
Tél : 01 44 61 03 25
Fax : 01 44 61 03 20

http://survie.org

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Une interview de Roland Désiré Aba’a paru sur afrik.com :


Le Conseiller de la République Roland Désiré Aba’a, Ingénieur Expert en Recherche et Développement et membre de l’organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) est en grève de la faim depuis 9 jours, en vue d’exiger l’annulation de la dette extérieure du Gabon vis-à-vis de la France et la renégociation des accords de coopération entre les 2 pays. ‘’ Si la perte de ma vie peut permettre à démontrer à la communauté internationale que mon pays est confisqué, alors je descendrai dans ma tombe tout heureux’’, a-t-il affirmé dans l’interview que nous publions in extenso.
Afrik.com : Monsieur Roland Désiré Aba’a, qu’est-ce qui vous a poussé à entrer en grève illimitée de la faim ?
Roland Désiré Aba’a :
Il y a plusieurs choses qui m’ont poussé à opter pour la grève de la faim. D’abord la situation désespérée dans laquelle se trouvent la plupart de mes compatriotes, les contradictions politiques, économiques et sociales de notre pays. Sur le plan international, le Gabon est considéré comme un pays riche mais, sur le plan local, la réalité est assez triste. Notre niveau de développement est très faible et la majorité des Gabonais vivent dans la misère. Au regard de cette situation, nous avons mené une étude qui nous a permis de découvrir les facteurs responsables. Et parmi ces facteurs se trouvent notamment le contenu des accords de coopération signés entre la France et le Gabon. Les dispositions de ces accords ne sont pas favorables au développement du Gabon. La France est maîtresse de toutes les richesses du sol et du sous sol gabonais. Et notre pays est assujetti à la France sur tout programme et projet de développement et même dans l’achat des biens et services. Le 2e facteur touche la répartition des revenus de l’industrie extractive. A ce jour la patrie ne bénéficie que de 0,3% de la valeur internationale de tous les revenus de l’industrie extractive. Le 3e facteur de notre sous développement est lié au remboursement de la dette du pays auprès de la France, une dette qui dure depuis les indépendances. C’est pourquoi nous réclamons l’annulation de cette dette injuste pour permettre au pays d’avancer. Nous avons attiré l’attention des plus hautes autorités du pays sur ces 3 facteurs qui bloquent l’émergence du Gabon et entamé d’autres démarches sur le plan international mais, nous n’avons pas été compris. C’est pourquoi j’ai opté pour une solution non violente (la grève de la faim) pour défendre les intérêts de mon pays et une fois de plus attirer l’attention du gouvernement sur les questions évoquées.

Afrik.com : Pouvez-vous énumérer vos différentes revendications ?
Roland Désiré Aba’a :
Nous exigeons en termes de revendications le démantèlement des bases militaires françaises installées au Gabon. Ces bases militaires ne sont pas là pour la coopération militaire ni pour la sécurité des Gabonais. Elles sont uniquement là pour garantir et sécuriser les intérêts français en ce qui concerne l’exploitation des matières premières. Nous réclamons la renégociation du partage des revenus de l’industrie extractive entre la France et le Gabon, ainsi que l’annulation de la dette extérieure du Gabon vis-à-vis de la France.

Afrik.com : Quand les plus hautes autorités du pays clament haut et fort que le Gabon n’est plus la chasse gardée de la France, pensez-vous que ce sont des discours dans le vent ?
Roland Désiré Aba’a :
Plus de 60% des sociétés internationales qui travaillent au Gabon dans l’industrie extractive sont françaises. Toute l’industrie du bois est aux mains des entreprises françaises y compris celle des minerais. C’est dans le domaine pétrolier qu’on trouve quelques diversifications. Et puis si les arguments que j’avance depuis le début de ma grève de la faim le 14 juillet 2011 n’étaient pas solides, le gouvernement aurait apporté déjà la preuve du contraire.

Afrik.com : Depuis le début de votre mouvement de grève de la faim, avez-vous déjà reçu la visite de certains responsables de l’administration gabonaise ?
Roland Désiré Aba’a
 : Non. C’est par contre la France qui à travers ses autorités diplomatiques installées au Gabon a donné le signal fort en recevant une délégation du comité qui me suit pour explication. La France est prête à revoir ses accords de coopération avec le Gabon, à conditions que la demande soit formulée par les autorités gabonaises.

Afrik.com : Etes-vous prêt à aller jusqu’au sacrifice de votre vie si vos revendications ne sont prises en compte ?
Roland Désiré Aba’a :
Si la perte de ma vie peut permettre à démontrer à la communauté internationale que mon pays est confisqué, alors je descendrai heureux dans ma tombe. Faire une grève de la faim n’est pas un jeu d’enfant. Je suis prêt à mourir pour la cause que je défends.

Interview accordée à notre rédaction vendredi 22 juillet


mardi 2 août 2011

Au Tchad, la France ferme toujours les yeux

C’est par une simple photographie prise en Somalie par un reporter de guerre que la polémique sur l’assistance militaire américaine à des pays utilisant des enfants soldats a débuté aux Etats- Unis.
Elle montrait en effet un gamin d’une douzaine d’années enrôlé par l’armée du gouvernement de transition au cœur des combats de Mogadiscio. Des parlementaires ont publiquement dénoncé l’utilisation qui avait été faite de l’argent public, embarrassant l’administration Obama puisque cette aide militaire violait le Child Soldiers Prevention Act de 2008, interdisant au gouvernement toute assistance à des pays ayant recours à des enfants-soldats.
L’administration américaine n’ignorait pourtant rien de la situation puisqu’un récent rapport du département d’Etat avait identifié cinq pays utilisant des enfants soldats et bénéficiant d’une assistance militaire, de la livraison de matériel au paiement des soldes : le Tchad, la RDC, la Somalie, le Soudan et le Yémen (Human Rights Watch Weekly Newsletter). HRW cite également un officier supérieur tchadien : « Les enfants-soldats, c’est idéal parce qu’ils ne se plaignent pas, ne sont pas payés et si vous leur demandez de tuer, ils tuent. »

On peut donc se poser la question de l’attitude de la France dont l’armée est toujours présente au Tchad et qui soutient sans réserve son président, Idriss Déby.

Michèle Alliot-Marie, alors ministre de la Défense avait assuré avoir écrit à son homologue. Avec les effets que l’on sait.
Vous venez de lire un article du mensuel Billets d'Afrique 204 - Juillet Août 2011. Pour recevoir l'intégralité des articles publiés chaque mois, abonnez vous.

La France à l’ONU : « Une puissance intéressée »

Tandis que Ban Ki-Moon commence son second mandat de secrétaire général des Nations unies, son représentant spécial en Côte d’Ivoire, Young- Jin Choi – qui s’était dépêché de régulariser l’élection d’Alassane Ouattara en décembre - est remplacé par le Néerlandais Bert Koenders.
Grâce à Wikileaks (télégramme 05THEHAGUE2309 et Billets n°198), on sait que la diplomatie américaine apprécie beaucoup le volontarisme des Pays-Bas à intervenir sur les différents théâtres d’opération - Irak, Afghanistan. L’État- major de l’armée néerlandaise disait en 2005 « envisager d’étendre leur implication militaire en Afrique », ciblant explicitement la zone des Grands Lacs (Burundi, Rwanda, l’est de la RDC), le Botswana, la Zambie et la Côte d’Ivoire, pour y « ajouter des yeux et des oreilles sur le terrain ».
Le diplomate américain ajoutait que « les Néerlandais sont les quatrièmes plus grands fournisseurs de programmes d’aide en Afrique ».

Quant aux Français, ils ne sont pas les derniers dans les remaniements en cours. InnerCityPress (le 9 juin) a rapporté qu’avant sa réélection, Ban Ki-Moon avait promis de reprendre un Français à la tête du Département des Opérations de maintien de la paix (DPKO).
Après Bernard Miyet (1997-2000), Jean-Marie Guéhenno (2000- 2008) et Alain Le Roy (2008-...), qui cédera sa place d’ici fin août, c’est, selon des sources à l’ONU citées par InnerCityPress, Éric Chevalier, qui devrait allonger la liste des diplomates français à la tête de ce département. Très proche de Kouchner – dont il a été le conseiller pendant plus de dix ans – Chevalier est l’actuel ambassadeur de France en Syrie. Le départ de Le Roy n’est peut-être pas étranger à certaines fuites de documents du département qu’il dirige.
InnerCityPress ajoute que Kofi Annan avait fait la même promesse que Ban Ki- Moon avant d’obtenir, lui aussi, son second mandat. C’était Jean-Marie Guéhenno qui avait été nommé. Après ses huit années à la tête du DPKO (2000-2008), Guéhenno figurerait aujourd’hui encore sur le registre du personnel de l’ONU !

Ce département est depuis quatorze ans aux mains de la France, sur dix-neuf ans d’existence. Son budget annuel atteint 7,8 milliards de dollars, dont 5,2 milliards pour des missions en Afrique.

Un télégramme édité par Wikileaks (06PARIS1720) confirme le rôle crucial de Paris dans les interventions des Nations unies en Afrique. Dans une « confession » de mars 2006, recueillie par l’ambassadeur des Etats- Unis à Paris, l’ex-ministre de la défense Alain Richard (1997-2002, sous Jospin) « [critiquait] la façon dont la communauté internationale et l’ONU (et spécialement Kofi Annan) « dépendaient de la France » (et à un degré moindre, le Royaume Uni) pour s’occuper des problèmes en Afrique. »
Le poids de la France à l’ONU sur certaines zones géographiques porte un nom, celui de « Puissance intéressée » (« Power concerned » en anglais). Dans le jargon diplomatique, ce terme désigne la puissance qui administre un « territoire non autonome » (« non-self-governing territory ») et se trouve chargée de transmettre les informations concernant celui-ci.
En 1946, la France s’est trouvée dans ce rôle concernant ses « colonies ». Et ça continue...
Vous venez de lire un article du mensuel Billets d'Afrique 204 - Juillet Août 2011. Pour recevoir l'intégralité des articles publiés chaque mois, abonnez vous.
 

Une aide si intéressée

Le rapport d’information à propos de l’aide française au développement (AFD), déposé le 6 mai dernier par les sénateurs Christian Cambon et André Vantomme, n’est pas exempt de critiques sur la coopération française.

Même s’il est réaffirmé que l’AFD est un outil d’influence de la diplomatie française en fonction des intérêts géostratégiques, les rapporteurs font à leur tour un certain nombre de constats sévères que bien des ONG indépendantes avaient déjà réalisés.
Les rapporteurs ont été frappés par le contraste entre la place de la France dans les statistiques officielles de l’OCDE en matière d’aide au développement et la réalité des moyens sur le terrain alors que la France déclare un volume d’APD supérieur à la moyenne des pays donateurs. Mais « en vertu d’une interprétation autorisée mais large des critères de l’OCDE, des crédits qui ont un rapport lointain avec une aide de terrain effective, telle que, par exemple, la prise en charge du coût des étudiants et des réfugiés étrangers en France ou des dépenses pour Mayotte. » « On peut estimer ces dépenses à environ 18 % de l’APD déclarée par la France. » « Les variations du volume total de l’APD française depuis 2002 sont également marquées par le rôle essentiel de la comptabilisation des annulations de dettes qui représentent entre 10 et 30 % de l’APD française selon les années. »
« En outre, une partie croissante de l’aide au développement française s’effectue aujourd’hui sous forme de prêts, qui représentent ainsi 87 % des engagements de l’AFD. En 2009, l’APD hors écolage, TOM, dépenses liées aux réfugiés, prêts et annulations de dette, ne représentait plus qu’environ 57 % de l’APD déclarée. ».
Dommage que les sénateurs ne soustraient pas également d’autres éléments qui n’ont rien à y faire, comme les contributions financières au FMI et à la Banque mondiale, la coopération policière et militaire ou encore les intérêts versés sur les comptes d’opération que les pays de la zone franc CFA sont obligés d’avoir à la Banque de France.
Ce pourcentage serait encore largement revu à la baisse.
Le rapport souligne aussi cruellement « la forte capacité de proposition et d’innovation » de la France dans les enceintes internationales qui se traduit par de nombreux engagements et promesses financières.
Mais « il est vrai que, parfois, on peinerait à mesurer (...) la traduction concrète de ces engagements qui ne font pas toujours l’objet d’une affectation financière véritablement nouvelle et clairement identifiée, comme c’est désormais recommandé par l’OCDE. Certaines nouvelles « annonces » internationales s’appuient sur le recyclage d’une aide limitée ou une simple réallocation des subventions, non extensible, et déjà promise plusieurs fois.  »
 
Vous venez de lire un article du mensuel Billets d'Afrique n°203 - Juin 2011. Pour recevoir l'intégralité des articles publiés chaque mois, abonnez vous.