Fanon était un psychiatre d'origine martiniquaise. Après avoir étudié à Lyon, il se rend en Algérie en 1953, travaillant dans une division de l'hôpital psychiatrique de Blida. De son expérience lyonnaise, il vivra le racisme dans sa chaire, et ne cessera de lutter, par la suite, contre toute forme de mépris et de discrimination. Il n'hésitera donc pas à s'engager aux côtés de la résistance nationale, ne supportant pas le colonialisme. En tant que psychiatre, il expliquera dans "Peau noire, masques blancs", d'une façon remarquable l'impact que la colonisation a pu avoir sur le inconscient du dominant, et sur celui du dominé; il expliquera comment des années d'asservissement réussissent à dépecer un homme de ses repères, de ses valeurs, comment une image négative de l'"indigène" est construite et persiste dans le culture du dominant.
Mais si l'on a voulu trop souvent représenté Fanon comme une personne belliqueuse, défendant uniquement l'Homme noir, Frantz Fanon reste à jamais, un homme révolté, empli de convictions et de forces. Dans la conclusion de Peaux noirs, masques blancs, il dira:
"Si à un moment la question s'est posée pour moi d'être effectivement solidaire d'un passé déterminé, c'est dans la mesure où je me suis engagé à combattre de toute mon existence, de toute ma force, pour que plus jamais il n'y ait sur la terre, de peuples asservis. [...] En tant qu'homme, je m'engage à affronter le risque de l'anéantissement pour que deux ou trois vérités jettent sur le monde leur essentielle clarté. [...] Chaque fois qu’un homme a fait triompher la dignité de l’esprit, chaque fois qu’un homme a dit non à une tentative d’asservissement de son semblable, je me suis senti solidaire de son acte"
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