Nous publions ici un communiqué dénonçant les libertés bafouées actuellement au Gabon.
Le 15 août 2012, la police gabonaise a procédé à plusieurs
dizaines d’arrestations à Libreville, pour la plupart au domicile
des prévenus, de 4h du matin à 19h. Le motif officiel évoqué
serait la participation à un meeting organisé par l’opposition
politique et interdit par le gouvernement d'Ali Bongo Ondimba.
A la faveur d’une parodie de procès propre aux dictatures, tenue
au tribunal de première instance de Libreville le 23 août 2012,
avec une forte présence des forces armées en tenue d’assaut,
malgré une interdiction d’accès au public qui obligera les avocats
des détenus à vider la salle d’audience, 37 citoyens gabonais
seront condamnés à un an de prison ferme mais la société civile
sur place fait état de 48 personnes détenues et souvent torturées.
Compte tenu des nombreux vices intervenus avant et pendant
l'audience, cette audience n'aurait pas dû se tenir, mais être
reportée, ne fut-ce que pour la forme. Les propos tenus par la
Procureure de la République et repris par quelques médias locaux
faisant état d’une sanction exemplaire des victimes de l’audience
ne cachent plus les intentions d’un gouvernement qui accuse un
véritable déficit dans la gestion et la reconnaissance des
libertés fondamentales et dans lequel le principe de séparation
des pouvoirs n’a plus droit de cité et, de façon exacerbée, depuis
2009.
Nous signalons ici que le Réseau de Défense des Droits Humains du
Gabon vient de publier un rapport éloquent sur des violences
physiques et des privations de vie contre des citoyens gabonais et
les journalistes qui enquêtent sur ces scandales sont victimes de
représailles judiciaires comme l’atteste une lettre du 24 octobre
2012 d’ACAT - France adressée à Ali Bongo Ondimba. Ce qui fait un
signal de trop après l’emprisonnement arbitraire d’étudiants dans
les mêmes conditions.
La violation récurrente des droits de l’homme au Gabon, l'impasse
institutionnelle et politique deviennent très préoccupantes depuis
l'avènement d'Ali Bongo au pouvoir justifiant ainsi l’exigence
d’un dialogue politique en termes de conférence nationale
souveraine sollicitée par la grande majorité du Peuple Gabonais
aujourd’hui. Aussi, et en dépit de ces abus, nous exigeons des
autorités gabonaises un pas vers la raison à travers la libération
immédiate et sans conditions de tous les détenus politiques du
Gabon.
Fait à Paris le 03 novembre 2012
Le Mouvement « Ça suffit comme ça »
La Convention de la Diaspora Gabonaise
Europe Ecologie les Verts
Front de Gauche (PCF, PG, GU, Fase, CetA, RetS, Pcof, GA)
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