Les responsables politiques et militaires français de l'époque ont soutenu et continué d'armer le régime rwandais quand tous les indicateurs étaient au rouge.
La France a voté à l'ONU le retrait des casques bleus au début du génocide, puis, 2 mois et demi après, elle proposait une opération "militaro-humanitaire" appelée "opération Turquoise".
A cette époque Alain Juppé était ministre des affaires étrangères (mars 1993 à mai 1995) dans le gouvernement Balladur.
Survie Gironde invite le vendredi 5 avril 2013 Laure de Vulpian, journaliste justice à France Culture, pour parler de son livre-enquête extrêmement documenté, publié en septembre 2012, et intitulé :
Silence Turquoise
Rwanda 1992-1994
Responsabilité de l'État français dans le génocide des Tutsi
Laure de Vulpian interviendra :
- à Sciences-Po Bordeaux de 14h à 15h, salle Mabileau
(tram B arrêt Montaigne-Montesquieu)
- au Boulevard des Potes de 17h30 à 19h
(29 rue Bergeret à Bordeaux)
Ce livre révèle la vérité sur l’opération « humanitaire » Turquoise, confiée à des militaires. Cette opération planifiée par les autorités françaises, contestée dès l’origine, commence douze jours seulement avant la chute de Kigali et la fin du génocide – douze jours entachés d’imposture militaire et politique et de choix très fautifs, selon Thierry Prungnaud, co-auteur du livre.
Cet ancien du GIGN sait de quoi il parle, il a participé à Turquoise au sein du Commandement des forces spéciales (COS). Acteur et témoin, il évoque un état-major français presque toujours pro-hutu, dévoile des zones d’ombre, effrayantes, notamment à Bisesero entre le 27 et le 30 juin 1994, où plus d’un millier de Tutsi ont été massacrés et alors que, à proximité, la hiérarchie connaissait le danger qui pesait sur eux. Elle n’a donné aucun ordre pour les protéger.
Il y a quelques années, la justice a été saisie d’une plainte contre l’État français pour « complicité de génocide et de crimes contre l’humanité ». Depuis, le tribunal aux Armées instruit – mollement.
L’enquête serrée de Laure de Vulpian s’appuie sur le témoignage du sous- officier Prungnaud. Elle met en évidence les faiblesses de la Mission parlementaire Quilès, la campagne de désinformation orchestrée par une poignée de hauts responsables militaires et politiques, le positionnement très « idéologique » – anti Tutsi – d’officiers supérieurs de Turquoise, ainsi que leurs mensonges.
Cette enquête nous amène sur le terrain politique franco-français, expose les difficultés de la justice à faire la vérité sur le rôle de l’État français.
Elle parle aussi des militaires qui, voulant accomplir leur devoir, ont outrepassé les ordres. Ils ont ainsi sauvé l’honneur sinon de la France, au moins des Français.
Vous pouvez écouter Laure de Vulpian intervenir sur France Inter pour la présentation de ce livre.
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