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mardi 2 août 2011

La France à l’ONU : « Une puissance intéressée »

Tandis que Ban Ki-Moon commence son second mandat de secrétaire général des Nations unies, son représentant spécial en Côte d’Ivoire, Young- Jin Choi – qui s’était dépêché de régulariser l’élection d’Alassane Ouattara en décembre - est remplacé par le Néerlandais Bert Koenders.
Grâce à Wikileaks (télégramme 05THEHAGUE2309 et Billets n°198), on sait que la diplomatie américaine apprécie beaucoup le volontarisme des Pays-Bas à intervenir sur les différents théâtres d’opération - Irak, Afghanistan. L’État- major de l’armée néerlandaise disait en 2005 « envisager d’étendre leur implication militaire en Afrique », ciblant explicitement la zone des Grands Lacs (Burundi, Rwanda, l’est de la RDC), le Botswana, la Zambie et la Côte d’Ivoire, pour y « ajouter des yeux et des oreilles sur le terrain ».
Le diplomate américain ajoutait que « les Néerlandais sont les quatrièmes plus grands fournisseurs de programmes d’aide en Afrique ».

Quant aux Français, ils ne sont pas les derniers dans les remaniements en cours. InnerCityPress (le 9 juin) a rapporté qu’avant sa réélection, Ban Ki-Moon avait promis de reprendre un Français à la tête du Département des Opérations de maintien de la paix (DPKO).
Après Bernard Miyet (1997-2000), Jean-Marie Guéhenno (2000- 2008) et Alain Le Roy (2008-...), qui cédera sa place d’ici fin août, c’est, selon des sources à l’ONU citées par InnerCityPress, Éric Chevalier, qui devrait allonger la liste des diplomates français à la tête de ce département. Très proche de Kouchner – dont il a été le conseiller pendant plus de dix ans – Chevalier est l’actuel ambassadeur de France en Syrie. Le départ de Le Roy n’est peut-être pas étranger à certaines fuites de documents du département qu’il dirige.
InnerCityPress ajoute que Kofi Annan avait fait la même promesse que Ban Ki- Moon avant d’obtenir, lui aussi, son second mandat. C’était Jean-Marie Guéhenno qui avait été nommé. Après ses huit années à la tête du DPKO (2000-2008), Guéhenno figurerait aujourd’hui encore sur le registre du personnel de l’ONU !

Ce département est depuis quatorze ans aux mains de la France, sur dix-neuf ans d’existence. Son budget annuel atteint 7,8 milliards de dollars, dont 5,2 milliards pour des missions en Afrique.

Un télégramme édité par Wikileaks (06PARIS1720) confirme le rôle crucial de Paris dans les interventions des Nations unies en Afrique. Dans une « confession » de mars 2006, recueillie par l’ambassadeur des Etats- Unis à Paris, l’ex-ministre de la défense Alain Richard (1997-2002, sous Jospin) « [critiquait] la façon dont la communauté internationale et l’ONU (et spécialement Kofi Annan) « dépendaient de la France » (et à un degré moindre, le Royaume Uni) pour s’occuper des problèmes en Afrique. »
Le poids de la France à l’ONU sur certaines zones géographiques porte un nom, celui de « Puissance intéressée » (« Power concerned » en anglais). Dans le jargon diplomatique, ce terme désigne la puissance qui administre un « territoire non autonome » (« non-self-governing territory ») et se trouve chargée de transmettre les informations concernant celui-ci.
En 1946, la France s’est trouvée dans ce rôle concernant ses « colonies ». Et ça continue...
Vous venez de lire un article du mensuel Billets d'Afrique 204 - Juillet Août 2011. Pour recevoir l'intégralité des articles publiés chaque mois, abonnez vous.
 

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